On ne tombe pas par hasard sur les Açores. On les découvre comme un secret bien gardé, perdu au cœur de l’Atlantique, à 1 500 kilomètres de Lisbonne. Un archipel suspendu entre Europe et Amérique, où chaque île semble flotter entre brume et lumière. Ici, le vert domine, le bleu enveloppe, et l’émerveillement est permanent.
Tout commence par un tableau : un port de pêche tranquille, des barques colorées, des maisons blanches posées au bord d’une falaise. Derrière, des pâturages vallonnés, découpés par des haies d’hortensias bleus, parfaitement alignés comme s’ils avaient été plantés à la règle. C’est la carte postale vivante de ces îles volcaniques, forgées par la lave mais adoucies par les vents marins.
Les Açores ont toujours été l’escale des grands navigateurs, un havre entre deux mondes. Les voiliers y font une pause avant l’inconnu, attirés par la beauté brute et la lumière singulière. Car ici, chaque île a sa propre personnalité, sa propre palette. Certaines sont noires comme la roche, d’autres vertes comme la mousse, bleues comme l’océan ou blanches comme la lumière d’un matin clair.
L’archipel compte neuf îles, et chacune mérite le voyage.
La plus vaste, São Miguel, est un trésor de contrastes : cratères d’anciens volcans devenus lacs émeraude, cascades jaillissant des fougères, forêts épaisses et falaises abruptes qui plongent dans l’Atlantique. C’est une île vivante, généreuse, idéale pour les amoureux de la marche et les amateurs de panoramas spectaculaires.
À l’ouest, Flores porte bien son nom. C’est la plus fleurie, la plus romantique peut-être. Un jardin à ciel ouvert, un décor féerique, où chaque sentier semble mener à une cascade secrète ou à un promontoire sur l’infini.
Les plongeurs, eux, trouvent leur paradis autour de Pico, où les fonds marins abritent baleines, dauphins, poissons multicolores et forêts sous-marines. À terre, la vigne pousse sur la roche noire, et le vin porte le goût du volcan.
Et puis il y a São Jorge, peut-être la plus douce à vivre. Longue et étroite, elle déroule ses sentiers en balcon au pied de falaises vertigineuses. Ses fajãs — ces petites plaines en bord d’océan — sont autant de havres oubliés, parfaits pour ralentir, respirer, se reconnecter à l’essentiel.